Ubud - Le Gamelan Balinais

Salut à tous ! 

J'enchaîne les posts, mais il faut dire que ça commence sur les chapeaux de roue ! 

Je suis arrivé ce matin sur Ubud, au centre sud de Bali, magnifique capitale culturelle et artistique de l'île, elle est connue pour ses manufactures traditionnelles, ses danses, et ce qui m'intéresse le plus, sa musique ! 

Alors, je peux dire que je n'ai pas été déçu, puisque j'ai eu la chance d'assister à une procession traditionnelle de mariage Balinais, accompagné d'un Gamelan, ensemble instrumental traditionnel.Comme je m'étais acheté un sarong au marché pour pénétrer dans les temples, j'en ai profité pour suivre la procession et me joindre aux musiciens, en gros, je me suis incrusté.

Et là, j'ai passé 3 heures avec eux, à échanger et à essayer les instruments, je ne pouvais pas rêver mieux ! 

Passons à l'écoute maintenant.

 

 

Le Gamelan, Kezako ?

Le Gamelan est un ensemble instrumental traditionnel caractéristique de Java et de Bali.

La musique du gamelan est une circulation de sons. Un des principes fondamentaux est le kotekan, c'est à dire que la musique ne prend son sens que lorsque tout le monde joue, certains instruments sont même "en couple", avec un mâle et une femelle, qui ne sonnent "juste" que lorsque qu'ils sont joués ensemble. Les musiciens sont d'ailleurs tous interchangeables et connaissent la musique par coeur, quelque soit l'instrument joué.

C'est un style musical dit "Modal", donc sans dièses ni bémols. Je vous passe la liste des modes qui serait un peu indigeste. Le mode du gamelan se joue selon une gamme à 7 tons (heptatonique) ou une gamme à 5 tons (pentatonique). Cela peut paraître dissonant à nos oreilles d'occidentaux, je vous l'accorde. Mais comme dirait un célèbre philosophe "il n'y a pas de fausse notes !".

Rythmiquement, idem, c'est bien différent de la musique que l'on connait, avec une arythmie assez prononcée pour les percussions, malgré le tempo des gongs régulier en fond. Puisque le gong est censé représenter la stabilité, le cycle du Gamelan revient toujours au gong.

Dans l'extrait, et le démarrage de la procession, on peut entendre, par ordre d'arrivée:

  • Les flûtes de toutes sortes (Suling) qui jouent les mélodies
  • Les percussions avec les Tambours (Kendang à deux peau et Kandand simple), les Tambourins (Terbang), les claves et les cymbales (Cèngcèng sur socle, jouée rapidement)
  • Les bambous, qui font un son de crécelle
  • Les gongs suspendus (Kempul pour le gros, Kemang pour les petits) qui marquent les tempos lents
  • Et enfin, arrivent les Engung, imitant les crapauds, et qui se jouent comme le Güïro cubain, en le frottant en aller-retour avec une baguette.

Puis la procession s'éloigne, dans la nuit d'Ubud... quant à moi, je rentre chez l'habitant, là où je loge, en me disant que ça commence plutôt bien...

Et pour faire le lien entre leur musique et la notre,  Debussy, lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889, avait été frappé par la gamme, les « couleurs » sonores, les ruptures rythmiques et le côté modal de cette musique.

Francis Poulenc est lui aussi influencé par une démonstration de gamelan balinais entendue à l'Exposition coloniale de 1931 et l'évoque très nettement dans son Concerto à deux pianos.

 

 

 

 

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