Jakarta - La ville de tous les extrêmes
05 déc. 2016Bonjour à tous !
Après une semaine de villes, entre Malang, Yogyakarta et Bandung, je termine ce mois à Java dans la capitale, l’immense Jakarta.
10 millions d'habitants intra-muros, 30 millions en comptant son agglomération, ce qui en fait la deuxième plus grande mégalopole de la planète après Tokyo (dont elle est jumelée, marrant). Jakarta est une ville gigantesque, de par sa taille, et de par son importance économique.
Je loge au six degrees hostel, une auberge de jeunesse en centre-ville, un concentré de Backpackers des quatre coins du monde, Allemagne, Autriche, Norvège, Usa, Canada, Hollande, Indonésie, Angleterre, Nouvelle-Zélande, Italie, Belgique, tous les voyageurs démarrant en Indonésie passent par là. C'est enrichissant au possible, et ça offre de très beaux moments d'humanité.
Je suis le seul français présent pendant les 4 jours de mon séjour ici (si on omet Sam, mon compagnon de chambrée Québécois avec qui je peux parler français), ça me permet de bosser mon anglais à fond, et ça fait du bien.
Résumer l'ensemble de mon passage à Jakarta dans le détail serait un peu long ici, pour faire vite, j'ai rencontré des indonésiens étudiants en français qui m'ont fait faire le tour de la ville jusqu'au petit matin, mangé du serpent, assisté à une manifestation de 200 000 musulmans contre le gouverneur de Jakarta qui avait critiqué le coran. J’ai aussi passé l'après-midi dans un mall digne des meilleurs parcs d'attraction, le "grand Indonesia", en compagnie d'une employée indonésienne de Quatar airways, couchsurfeuse à ses heures perdues.
J’ai écumé les entrailles du old Jakarta et de chinatown, aussi sale que dépaysant, fait un tour de bateau dans le vieux port face à l'océan, vu un spectacle de Wayang, les marionnettes traditionnelles de java, passé beaucoup de temps dans ses bouchons énormes, peu dormi et bu pas mal de bintang dans pas mal de bars.
Tout ça pour au final me retrouver ici, à la veille de mon départ de la ville, à écrire ces mots pour faire le point.
Jakarta est une ville extrême. Elle est très moderne, et n'a rien à envier à nos capitales européennes sur plein de points, mais c'est aussi un énorme foutoir, très déroutant parfois. L'extrême richesse côtoie l'extrême pauvreté, de façon vraiment exacerbée. On passe du luxe total au pire de la saleté, des voitures de sport aux pousse-pousses miteux, d'un bar au sommet d'une tour de 80 étages à la misère, du Starbucks coffee le plus cosy au warung (restaurant de rue) le plus simple.
C'est très marquant, et il y a ici un concentré de ce que j'ai vu de Java. Toute l'Indonésie vient à Jakarta, tout le monde ici peut s'inventer un métier, du gareur de voitures à l'appeleur de taxi, du nettoyeur de chaussures au fabricant de brochettes...
Ce qu'il faut savoir, c'est que cinquante millions d'Indonésiens n'ont toujours pas accès à de l'eau traitée, 90 millions à l'électricité, 200 millions n'ont pas de téléphone fixe et 210 millions ne sont pas reliés à un réseau d'égout, sur une population de 225 millions.
La grande majorité des routards croisés depuis mon départ de Bali me disait que Jakarta ne valait pas le coup, qu'il n'y avait rien à voir au niveau touristique... Ce n'est pas faux, il y a bien la plus grande mosquée de l’Asie du sud-est, le monument national et une vieille ville, mais ce n'est pas une ville touristique à proprement parlé. Malgré ça, je ne regrette pas d'y avoir mis les pieds, parce que ça m'a vraiment secoué.
Je vous propose donc dans cet enregistrement, de commencer par la rue, cette rue pleine, tout le temps, de véhicules, de klaxons, de scooters, avant de vous enfoncer dans le marché aux oiseaux de Pramuka, le plus grand d’Asie. (Les indonésiens adorent avoir des oiseaux en cages., je ne juge pas, c'est comme ça).
Ensuite, nous allons faire un tour dans chinatown écouter le bruit du feu sous le wok, ce feu très fort, propre à la cuisine asiatique, avant de pénétrer dans son marché aux milles couleurs, plein de choses plus bizarres les unes des autres et de finir de nouveau dans la rue, aux sons des appels à la nourriture (klaxon, coup de claves sur les bambous, haut-parleurs, et bruits de flammes), mélangés aux chants d'une messe chrétienne, en chinois.
Je finis ce séjour à Java par une explosion de bruits, d'odeurs, de gens... et je m'en vais plonger dans le vert de Sumatra, mon avion part demain, direction Médan. Je vais rester à Sumatra au minimum 3 semaines, une boucle qui m'emmènera des orang-outans de Bukit Kawang, du lac Toba aux Mutawai et ses tribus d'hommes fleurs en passant par le Sinabung, (volcan actif), pour finir à Banda Aceh, partie la plus musulmane de l'Indonésie. Après, pour noël et le nouvel an, on verra, Malaisie, Thaïlande, ou retour sur Bandung pour fêter noël en compagnie des chrétiens de Java... je ne sais pas.
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