Salut à tous ! 

Je suis arrivé à Kuala Lumpur le vendredi 6 Janvier, il y a déjà deux semaines, j'ai du retard, j'ai eu un peu une panne d'inspiration. Kuala Lumpur, 7 millions d'habitants, KL pour les locaux (à prononcer Kaï-Aile pour les non-anglophones) est la capitale de la Malaisie. Après Sumatra et Banda Aceh, j'ai fait un saut de 30 ans dans le futur, c'est aussi simple que ça.

La Malaisie, pays assez méconnu de l'Asie du Sud-Est, fait partie du groupe des quatre "Tigres" asiatiques avec l'Indonésie, la Thaïlande et le Viet-Nam. Premier producteur mondial d'huile de palme et à la pointe dans le secteur des composants électroniques, la Malaisie est un pays émergent qui promet un bel avenir.

J'arrive à KLCC, au centre ville de Kuala Lumpur par le train depuis l'aéroport, je débarque au milieu d'énormes gratte-ciels, les scooters ont disparu, les stands de nourriture de rue aussi. Place aux voitures neuves, aux trottoirs et aux transports en communs réguliers.

Vous vous souvenez de ma visite de Jakarta, autre mégalopole du Sud-Est asiatique et de ces énormes disparités et contradictions, où il m'arrivait de passer de l'extrême pauvreté à l'extrême richesse. A KL, les disparités existent aussi, mais elles sont beaucoup plus nivelées et du coup moins visibles, ce qui donne à la ville une vraie unité, et qui la rend bien plus agréable à vivre que la capitale indonésienne, puisqu'on peut la parcourir à pied, ce qui n'est pas le cas de sa voisine. C'est également beaucoup plus propre.

J'y passe une nuit, le temps de me perdre dans la ville, de me retrouver au pieds de Petronas Towers, tours mythique, d'errer dans ses malls énormes et de profiter de sa nourriture de qualité, fruit de nombreuses influences. Kuala Lumpur regroupe ainsi trois grandes ethnies, les Malais, les Indiens et les Chinois, fruit des différentes phases de colonisations de la péninsule malaise, d'abord portugaise, puis hollandaise et enfin anglaise, qui ont amené de la main d'oeuvre de tout le continent asiatique. En résulte, une cuisine métissée du tonnerre, des restaurants indiens à tomber, des plats issus de toutes les provinces chinoises et la gastronomie malaise qui mélange le tout, c'est un délice ! Mais encore une fois, il faut aimer la cuisine épicée, parce que ça déménage ! 

Comble du luxe, après 1 mois de Sumatra plus rustique, je vais voir le dernier Star Wars dans un multiplex de la place, et après une bonne nuit de sommeil, je m'enfile mes premiers vrais croissants depuis 2 mois, ils sont délicieux, chauds et croustillants... Une vraie madeleine de Proust...

J'ai la chance de connaître Marie, une amie de longue date en Nouvelle Calédonie. Elle est le fruit de l'union entre une suisse-allemande et un malaisien d'origine chinoise, et ça tombe bien, elle est en vacances dans sa famille dans la banlieue de KL, plus précisément à Petaling Jaya, au Sud Ouest, l'occasion pour moi de me plonger dans l'ambiance de la vie locale au sein d'une famille malaisienne...

Chez elle, on parle anglais, allemand, français, malaisien... les conversations sont un mélange de toutes ces langues en fonction des interlocuteurs présents lors des discussions, c'est un joli multiculturalisme... 

Je passe une semaine chez elle, d'autant plus importante que c'est sa dernière semaine en compagnie de sa famille avant son retour sur Nouméa. Du coup, on reste beaucoup sur Petaling Jaya, on se ballade sur les marchés, on passe les soirées avec ses amis d'enfance, on se perd dans les Malls. Une semaine pas très sportive malgré notre bonne volonté initiale, mais qui est vite tuée par les courtes nuits que nous passons. Je rencontre son frérot, qui est journaliste pour un important quotidien national, "The Star", avec qui je parle liberté de la presse, laïcité, corruption (le premier ministre Malaisien vient de se retrouver mouillé dans l'un des plus gros scandales de corruption de l'histoire mondiale, avec un détournement estimé à 16 milliards de dollars via des sociétés écran). Les jours défilent, je revois également Ariana et Fadzilah, rencontré précedemment à Banda Aceh, je me promène en ville avec elles, elles sont adorables, toute les deux, nous visitons le musée national, que, en bonne Malaisiennes, elles n'ont jamais fait !

Mais bon revenons à l'essentiel, on avale beaucoup, beaucoup de délicieux mets aux quatre coins de la ville, Nouilles Hokkien, Ramen, Porc Confit, Naan Indiens de toutes sortes, Curry, Thé Glacé à la rose, Lassi, Kopi, Poulet Tandoori, Beignets... j'adore...

La semaine passe à une vitesse folle, preuve que j'ai su profiter de chaque seconde, et me voilà déjà sur la route, direction Singapour, c'est la fin de mon voyage en solo et le début d'une autre aventure, à deux.

J'arrive à Singapour avec 30 minutes de retard, or je suis censé arriver avec 45 minutes seulement d'avance sur Charlotte, qui arrive dans un autre terminal, et nous n'avons aucun moyen de nous contacter. Je passe les douanes relativement rapidement, mon sac est déjà sur le tapis, je suis chanceux. Je m'engouffre dans le monorail reliant les deux terminaux et j'arrive au hall des arrivées. Je suis à peine là depuis 30 secondes qu'elle sort, si ce n'est pas du timing ça ! 

Voilà, 2 mois sans se voir, les retrouvailles font plaisir. Et nous voilà tous les deux, sacs sur le dos, l'Asie nous ouvre les bras ! 

Singapour est une cité-état ultra densément peuplée (deuxième rang mondial), elle fait partie des 4 "dragons" asiatiques que sont Taiwan, La Corée du Sud, Hong-Kong et Singapour, qui ont un temps d'avance sur les 4 tigres décris plus haut. 

Beaucoup de Backpackers m'ont dit "ce qui est amusant est interdit à Singapour", et ce n'est pas faux. Ville ultra-moderne, d'une propreté hallucinante, c'est une utopie urbaine à elle toute seule. Des malls climatisés immenses, une city financière, un grand bac à sable pour les architectes du monde. Cela fait de cette ville la plus moderne de la planète. Profitant de son climat tropical, elle est remplie de jardins luxuriants, botaniques, zoologiques etc...

Mais tout est si discipliné, encadré, policé... que la folie de l'Indonésie me manque déjà. Alors certes, c'est propre, sûr et un paradis du shopping, mais ce n'est pas ce que je cherche et ce que je souhaite montrer à Charlotte. Et j'ai l'impression que les Singapouriens ont laissé leurs sourires au vestiaire... la grande ville en quelque sorte.

Malgré ça, il existe encore quelques enclaves au sein de la city, que sont Chinatown, Arab Street ou Little India, sortes de villages dans la ville. On y retrouve une nourriture bon marché (c'est quand même 4 à 5 fois plus cher que les pays précédents) et une effervescence propre à cette région du monde. Pour le reste c'est trop propre, trop bétonné et trop consumériste à mon goût, et à 23 heures, tout est fermé ! Nous y passons 4 jours, assez pour se faire à l'idée que ce n'est pas le genre de voyage que nous souhaitons faire. De plus, le coût de la vie est absolument insensé. Mais ça valait le coup d'être vu. 4 jours étaient amplement suffisants.

Ce genre de mégalopole parfaite me donne l'impression que c'est un peu comme cacher la poussière sous le tapis. C'est tout propre, c'est tout beau, la nature est belle, car bien taillée, mais ce n'est pas la vie ... Nous avons dépensé en 4 jours ce que j'ai dépensé habituellement en 2 voir 3 semaines en Indonésie ! 

Nous prenons le bus (si confortable) depuis Singapour direction Malacca, ville coloniale du Sud-Est de la Malaisie, classée au patrimoine mondiale de l'Unesco, où Charlotte va faire ses premiers pas de Backpackeuse et où nous allons passer quelques jours pour se retrouver.