George Town - La folie du Thaipusam

Salut à tous ! 

Aujourd'hui, on vous emmène dans un déluge de bruits, de couleurs et d'odeurs, à l'occasion des festivités de Thaipusam, le rassemblement annuel de la communauté Indienne Tamoule de Malaisie. Cette fête a lieu lors de la première pleine lune du mois de Thai (Janvier-Février dans le calendrier Tamoul). Interdite sur l'ensemble du sous-continent Indien, on la célèbre pourtant aux USA, à Singapour, à l'île Maurice, à la Réunion et dans l'ensemble des pays où la communauté Tamoul est importante.

...

Cette fête commémore à la fois la naissance du plus jeune fils du dieu Shiva et de sa femme Parvati. Il s'appelle Murugan, appelé également Subrāhmanya. A cette occasion Parvati donna à son fils Murugan une lance (vel), pour qu'il puisse vaincre le démon Surapadman.

A Penang, la fête dure trois jours, 3 jours assez fous. 

Nous nous levons aux aurores du premier jour afin d'assister au démarrage de la procession. Cette dernière part de Little India, au coeur de la vieille ville de George Town. Nous arrivons à 05h30 sous des trombes d'eaux au milieu de la communauté indienne. Les fidèles sont présents en nombre, la rue est pleine, les hommes et les femmes tirent un énorme chariot d'or en criant de façon alterné, on l'entends, les femmes ont vêtu leurs plus beaux saris, il y a des couleurs partout et la pluie nourrie la terre pour la nouvelle année. C'est le signe de dieu pour ce premier jour de festivités. Le long du cortège des centaines de noix de cocos sont éclatées au sol en guise d'offrandes, afin d'apporter bienveillance et bonté aux humains. Vous pouvez entendre dans l'enregistrement le chants des marcheurs, la musique chantées et jouée, le bruits de noix de coco éclatées sur le sol et le raclement des balais.

Il a beau être très très tôt, nous voilà embarqué en Inde, la nourriture gratuite est distribuée en quantité, d'énormes marmites de curry et autres mets indiens sont mis à la disposition des fidèles. On nous tend des beignets, des fruits et de l'eau. Bienvenu en Inde !

Le chariot d'argent, encore plus massif, arrive à son tour, accompagné de musiciens traditionnels. Les gens chantent au son du Shehnai, sorte de hautbois rustique indien, à hanche double. Il est accompagné de plusieurs percussions, le Mirithangan, le Dolak ou les Tabla, percussions qui se jouent des deux côtés en même temps, le Kanjira, qui se joue à la baguette, comme la caisse claire militaire, ou encore les Taal, petites cymbales frappées.  On entend ça en fin d'extrait, c'est rythmiquement trés complexe, avec une symbiose entre les percussions et Shehnai

La procession remontera jusqu'au Waterfall temple, en périphérie de la ville, durant plus de 12 heures. Nous l'abandonnons en court de route et retournons nous écrouler dans notre chambre. 

...

Deuxième jour. Nous nous prenons la culture indienne en pleine face, le Thaipusan à son apogée nous envoie une énergie de dingue.

Nous rejoignons le Waterfall temple en bus, bus qui est rempli de gens en Saris et habits traditionnels. Au fur et à mesure que nous approchons, la circulation se fait de plus en plus dense. Nous arrivons sur le site, une artère bordée d'arbres, qui s'étend sur quelques kilomètres. De part et d'autre de cette avenue, d'innombrables stands de nourritures, des sonos qui crachent à fond de la musique, des temples, des queues de gens qui se sustentent gratuitement, des couleurs et des odeurs.

Il y a énormément de monde, on est collé aux gens. Nous atteignons le temple, certains dévots portent des jarres de lait sur la tête. Le temple est situé au sommet d'une colline en pleine forêt, il y a 230 marches à monter. Les croyants qui font pénitance les gravissent.

Et puis nous croisons le premier kadavi. Ces hommes font le pèlerinage de façon très intense. Certains ont des piques qui traversent leurs joues, d'autres les lèvres ou la langue, certains ont des hameçons accrochés au dos ou des jarres fixées sur le corps. Certains portent d'importantes structures sur la tête, tenues à leurs corps par une cinquantaine de pics les traversant. Aucune goutte de sang mais ça nous fait froid dans le dos. 

Le premier kadavi que nous croisons est appelé un cavalier, il est muni de deux douzaines de crochets fixés dans le dos, reliés à des cordes qui sont tenues par un camarade, qui le retient comme des rênes d'équitation. Ca secoue et on grimace un peu! 

Ces derniers montent au temple, accompagnés de leurs familles et amis, les encourageant. Nous les suivons et en croisons un nombre important. On peut l'entendre dans l'enregistrement.

Mais comment font-ils ? En suivant un régime stricte et végétarien deux mois avant, ils se purgent et se purifient lors de ce pèlerinage. La musique entraînante les aide à avancer. Nous sommes de nouveaux en présence de situations qui s'apparentent à de la transe, permettant de faire reculer la douleurs de ces hommes qui se font pénitence.

Nous passons 3 heures dans cette folie, la musique est assourdissante, les cortèges de Kadavi se succèdent, les ensembles de percussions, les gens qui dansent, on se fraie un chemin comme on le peut. Nous avons littéralement changé de pays, 98% des gens présents sont indiens. Nous croisons quelques rares chinois ou touristes.

En début de soirée, nous émergeons de la foule, exténués et absolument hallucinés de ce que nous venons de voir. nous décidons de rentrer à pied, histoire de reprendre nos esprits, une marche nocturne qui nous fera le plus grand bien.

Thaipusan représente un pèlerinage dans toute sa splendeur. Nous ne sommes pas près de l'oublier. L'Inde nous attire de plus en plus. On est vraiment impatient d'y mettre les pieds.

3ème jour, le cortège effectue l'exacte chemin inverse, redescendant de la colline jusqu'au temple de Little India. Il partira à 17h00 pour une arrivée prévue à 07h00 du matin le lendemain. 

Bonne écoute !

George Town - La folie du Thaipusam
George Town - La folie du ThaipusamGeorge Town - La folie du Thaipusam
George Town - La folie du ThaipusamGeorge Town - La folie du Thaipusam
George Town - La folie du ThaipusamGeorge Town - La folie du ThaipusamGeorge Town - La folie du Thaipusam
Retour à l'accueil