Thaïlande - Le voyage sur les rails
22 févr. 2017Salut à tous !
Nous avons quitté la Malaisie voilà 10 jours ! Après un super mois passé là-bas.
Et c'est en Thaïlande que nous continuons le voyage. Nous posons nos sacs à dos à Krabi sur la côte Ouest de la péninsule thaïlandaise. 6 heures de mini bus entre Penang et Krabi avec Schumacher au volant... on est serré, il fait chaud, et le chauffeur est brusque, bref, pas terrible, mais on fait avec, et on garde le sourire. En passant la frontière, l'atmosphère change radicalement, les enchevêtrement de fils électriques extérieurs font leurs apparitions et les nuées de scooters reviennent.
Premier arrêt à une station service, premier contact avec la nourriture thaïe, proche de la frontière malaisienne, les curry sont au rendez-vous, on est pas trop dépaysé, mais c'est excellent, et super épicé, moi j'adore. Nous arrivons à Krabi, la gare routière est hors de la ville, le premier taxi nous alpague, on est fatigués, pas trop envie de gamberger, on le partage avec un sud-africain qui était à nos côtés.100 Baths (2,5 euros) par personne le trajet, on se dit que c'est rien, erreur, on vient de payer 4 fois le prix normal chacun, première roublardise.
Les alentours de la ville sont magnifiques. Ville provinciale en bord de rivière, elle est entourée de formations calcaires majestueuses qui nous plongent tout de suite dans l'ambiance. C'est l'image clichée de la Thaïlande du sud. Les marchés nocturnes sont géniaux, pleins de bouffes et d'échoppes, on s'y perd et on déguste. La nourriture est excellente. Après trois mois de Malaisie et d'Indonésie, on se rend compte que l'on est par contre tombé dans un pays beaucoup plus touristique. Fini les ambiances en immersion, il y a des blancs partout. Et j'avoue que ce n'est pas forcément ce que l'on cherche.
On y passe 2 jours, en scooter, autour de la ville, à se perdre entre ces énormes falaises blanches recouvertes de jungles, on y grimpe, on profite. On fait un tour sur les plages, bondées, qui malheureusement ne valent pas celles que nous connaissons de notre cher pacifique Sud. Décidément ça sera intérieur des terres pour nous.
Malgré tout, nous décidons d'aller observer les fonds sous marins pour se faire une idée. Deux choix s'opposent. Les îles Similan à l'Ouest, solution (très) onéreuse, en croisière de 3 jours, mais l'assurance de fonds exceptionnels, fermées et coupées du monde 6 mois de l'année, à une demi-journée de navigation de la côte, et Koh Tao, solution bon marché, sur soit disant le paradis de la plongée dans le golfe de la Thaïlande, à l'Est.
Nous voulons que notre voyage dure, donc nous choisissons Koh Tao.
Déjà, on se rend compte que dans le Sud de la Thaïlande,c'est très dur de sortir des sentiers battus, il y a pléthore d'agences qui t'orientent vers des compagnies de mini-bus privées. Nous demandons comment rejoindre Surat Thani et le débarcadère pour Koh Tao en moyens locaux, tout le monde nous dit que c'est onéreux, compliqué, etc... que c'est moins cher de prendre le mini bus, bref, de laisser tomber.
On prend donc un aller pour Koh Tao, et là, première claque, le mini-bus se transforme en énorme bus, et il est rempli de touristes, jeunes, blonds, bronzés, tatoués, ambiance "les Chtis à Mikonos", en bref, tout ce qu'on déteste.
Et nous voilà partis, on est sur une route toute tracée, nous sommes dirigés, les différents bus nous dispatchent sur l'ensemble de la Thaïlande du Sud, et les différents bateaux sur les îles.
Le bateau est plein de teufeurs, nous sommes en pleine période des Full Moon Party, énormes soirées organisées sur la plage avec musique, alcool, drogue et mini-shorts.
Le problème, c'est que ça fait 10 ans que je fais ça en Calédonie, que cette liberté, ce cadre, ces plages, la musique, tout ça, on l'a là-bas, mais avec beaucoup moins de monde, uniquement avec les potes, en beaucoup plus libre et en beaucoup moins superficiel. Autant dire que je m'en fous en fait.
On se dit qu'on a fait une erreur de venir à Koh Tao, que ça ne nous correspond pas. On arrive sur l'île. Le bateau dégueule une nuée de Backpackers qui arrivent, et avale une autre nuée qui embarque...
Nous n'avons aucun logement, on se rend compte que les Guesthouse sont chères pour la Thaïlande, de l'ordre de 4 fois le prix de ce qu'on a payé à Krabi en dortoir.
Nous tombons sur un hôtel, qui, pour le même prix propose une chambre double, en bord de mer, quitte à être là, autant essayer de se mettre bien et nous bookons deux plongées pour le lendemain.
La plage est belle, le sable fin, les granites roses dépassent des flots au soleil couchant, c'est joli.
La plongée le lendemain se fait sur le "plus beau spot de l'île" dixit notre moniteur. Et bah les amis, c'est pourri. Nous seulement c'est flingué, il y a 4 poissons qui se battent en duel et la visibilité est pas terrible... mais il y a 80 plongeurs sous l'eau ! Certes, on est biaisé par la Calédonie en termes de qualité de récif, mais c'est aussi vraiment moins beau que mes plongées de Pulau Weh ou Pemuteran en Indonésie ! C'est quoi ce scandale ? Le récif est flingué par des nuées de plongeurs débutants qui ne savent pas s'équilibrer et raclent le fond et les poissons se sont cassés devant l'afflux de plongeurs. Il y a 117 écoles de plongée sur l'île, ceci explique cela...
On est vraiment amer, on décide de passer le lendemain en scooter sur l'île, d'essayer de trouver des endroits perdus... impossible. Les plages sont magnifiques, mais toujours bondées. Et pour couronner le tout, la location de scooter finit par nous coûter 300 euros (11000 baths) pour des rayures sur la carlingue... On vient de se faire couillonner de façon tellement classique.
Petite explication, Koh Tao est une île où tout le monde roule en scooter. Il y a donc un énorme marché de la location. Les scooters sont flambant neufs, briqués, karcherisés, ils rutilent.
Mais il y a une raison à ça. En le louant, tu laisses ton passeport en caution, comme un con, tu fais un état des lieux sommaire, le scooter à l'air si neuf, tu as l'impression d'être le premier dessus. Tu pars rouler. Les routes sont poussièreuses, tu le rayes avec les graviers, quand tu ne fais pas partie des nombreuses personne qui se cassent la gueule sur les routes.
On a rayé le rétroviseur, aucun réparateur ne voulait le changer. J'ai même demandé si je pouvais nettoyer mon scooter, personne n'a voulu, tout le monde est de mèche. Tu le ramènes, bien sûr, sur l'état des lieux, tu n'as rien écris. Commence alors son état des lieux à elle, et là, elle te découvre 7 ou 8 marques sur la carlingue, et pour chaque rayure, elle te dit qu'il faut changer toute la pièce. Au final, elle m'annonce 20200 baths, soit 650 euros de réparation !!!!! La police ne m'est d'aucune aide, contrat signé, on est bloqué.
Je me suis demandé si je devais laisser mon passeport et ne rien payer, ou négocier. J'ai fait descendre le prix à 300 euros, soit quand même 1 semaine de voyage à 2.
Nous sommes partis de Koh Tao dans la foulée, on a pris le premier bateau. 5 jours après notre arrivée, le Sud de la Thaïlande c'est terminé, on y remettra plus jamais les pieds, c'est gangrené par le tourisme de masse, il n'y a plus rien de sincère, de ce qu'on en a vu, et on ne veut pas en voir plus.
Nous prenons 2 billets en troisième classe en train de nuit. Direction Bangkok, puis, toujours en train, nous montons à Lopburi, ville peu touristique en campagne, pleines de singes et de temples...on revit.
Le voyage en train est génial, les trains sont plus rustiques que chez leurs voisins Malaisiens et Indonésiens, mais c'est dépaysant, à qui veut du voyage authentique.
En train de nuit, en 3ème classe, que des locaux, pas de couchettes, on dort comme on peut sur les banquettes en bois, je sors mon sac de couchage, Charlotte, plus petit format que moi, arrive à s'allonger les jambes pliées.
Le voyage dure 9 heures, au son du train, des arrêts en pleine campagne. Nous passons à 10 kilomètres de la frontière Birmane, ça claque. Ici par d'air conditionné, les fenêtre grandes ouvertes tout le temps, la vitesse du train n'excède pas 90 km/h de toute façon.
Tout ça rythmé par les allers-venues incessants des vendeurs de nourriture. C'est le service à la place et local, chacun vend ses barquettes, ses nouilles, ses brochettes, ses cafés... tout ça rend le voyage tellement agréable.
Nous nous écroulons. Au réveil, le train est vide, je regarde l'heure, nous sommes arrivés depuis 25 minutes, nous ne nous sommes pas réveillés.
On saute du train, tête dans le cul, 05h30, nous voilà à Bangkok. On prend un café et nos billets pour Lopburi, 2,5 euros à deux pour 4 heures de train... imbattable !
Enfin, nous sommes mélangés au peuple, à traverser la banlieue de Bangkok, parfois à 1 mètre de part et d'autres des habitations, et la campagne, les rizières défilent, les temples scintillent, la nourriture s'engloutit...
Lopburi est envahie de singes, il y en a partout, c'est génial, ils sont espiègles, curieux, parfois un peu envahissants, mais tellement humains.
Et nous retrouvons les sourires, la nourriture de rue bon marché, les agences touristiques ont complètement disparu.
On nous avait parlé de cette différence entre Nord et Sud de la Thaïlande, elle vient de nous exploser au visage.
Aujourd'hui, nous sommes à Bangkok, chez un copain d'école qui vit ici depuis 5 ans, jusqu'a la semaine prochaine, histoire de rattraper l'argent foutu par la fenêtre à Koh Tao, profiter de la ville avec ses potes, et faire notre visa pour la Birmanie, ou nous allons la semaine prochaine après une traversée de l'Ouest de la Thaïlande, avant de revenir ici.
Commenter cet article