Birmanie - Out of Asia
17 mars 2017Salut à tous !
Nous voici au Myanmar ! Ancienne Birmanie, pays méconnu et nouvellement ouvert au monde. Nous sommes prêts à le traverser. Mais je vais utiliser le mot Birmanie, ça parle plus.
Après notre expérience en demi-teinte Thaïlandaise, on savait que la Birmanie allait sans doute nous bousculer et bien ça n'a pas loupé.
Nous arrivons à Dawei, sur la côte Sud Ouest de la péninsule Birmane, au bord de la mer d'Andaman. Nous changeons radicalement d'ambiance, fini les chaînes, les 7 Eleven, les McDo et les KFC qui peuplent l'Asie du Sud Est, ici, les choses "évoluent, changent" petit à petit. Le poste frontière du sud, Dawei et sa région ne sont ouverts que depuis 2014, autant dire que c'est le début d'une nouvelle ère ! Rappelons que la Birmanie "sort" d'une dictature militaire de 30 années, et commence tout juste à emmerger d'une longue période coupée du monde, économiquement et culturellement.
On débarque dans une ville absolument pas touristique, on croise seulement un couple d'étrangers au détour d'un bouiboui. Les choses semblent plus rustiques et seuls les magasins de Smartphones sont flambants neufs ce qui n'est pas étonnant. On cherche l'hôtel le moins cher de la place. Il est tout de même à 29 euros la nuit à deux, assez cher comparé à la Thaïlande, mais pour ce prix, c'est le grand luxe. On sait que le rapport qualité/prix des logements en Birmanie peut parfois laisser à désirer, mais on est pas difficile. Le toit de l'hôtel nous offre une vue sur l'ensemble de la ville. On se rend compte qu'aucun immeuble ne dépasse 2 étages, que la ville est prise dans la jungle et que seule les pagodes des temples, dorées, brillantes dans le soleil couchant sortent de la végétation.
La première chose qui nous frappe, c'est l'étonnement de certains Birmans de nous voir, ces sourires francs qui illuminent leurs visages auxquels nous répondons par nos plus beaux sourires également, cette ambiance change radicalement de ce qu'on vient de vivre depuis 3 semaines. C'est vraiment agréable !!!
Au passage de frontières, nous avons demandé à un homme de nous aider à traverser le No man's land entre la Thaïlande et son voisin. Il refusa que nous le payions, malgré notre insistance... Merci pour le cadeau mister !
Le lendemain, après notre bonne nuit dans l'hôtel luxueux nous montons à Mawlaymine avec notre moyen de transport préféré, le train !
Rendez vous 05h00, ici, pas de guichet, on se retrouve dans le bureau du chef de gare, il nous place directement en "Upper Class", le voyage s'annonce long et mouvementé. On paye la différence sans faire les difficiles. On s'enfile un riz frit et 2 cafés, au prix imbattable de 80 centimes d'euro à deux. La palme du petit déjeuner le moins cher est attribué à la gargotte de la gare de Mawlaymine. En route, sur les rails, accompagnés des vendeurs qui traversent les wagons et de tout ce qui compose le peuple Birman, moines, classe moyenne, vendeurs de toutes sortes et de tout horizons , en voiture simone !
La "Upper Class" dispose de sièges inclinés assez espacés, bon, c'est quand même du roots, mais ça va faire passer les 14h de voyage plus facilement. Nous rencontrons Alice et Julien, en trip eux aussi, qui ont longé la voie de chemin de fer pendant 3 jours en moto, et remontent à leur point de départ, les motos dans le train.
Le train démarre dans le soleil levant, les plaines sont prises dans une épaisse brume matinale, il fait frais, et comme les fenêtres ne ferment pas, un sac de couchage n'est pas de trop pour finir la nuit.
Les paysages s'enchaînent et sont plus incroyables les uns que les autres. Les rizières succèdent à la jungle épaisse, et d'immenses plaines jaunes s'étendent à perte de vue de part et d'autre de la voie. Le soleil perce la fraîcheur matinale et très rapidement un air chaud envahit le wagon, ambiance africaine garantie. Les villages passent, les maisons en rondins défilent. Ici, point de béton, point de goudron, un retour au source qui nous rappellent le Vanuatu.
Malheureusement, une chose est passé à travers les filets de la restriction, le plastique. Le pays est recouvert de plastique, c'est de loin le pays le plus sale de tout ce qu'on a vu jusqu'à présent. A chaque arrêt (quand les gens attendent l'arrêt), ce sont des dizaines de pochons, barquettes, couverts, qui sont jetés par les fenêtres... ça fait mal au coeur, mais nous ne sommes pas là pour porter un jugement. On se rend compte que dans nos contrées, malgré le travail qu'il reste à faire, on est très loin de ce niveau de saleté, on sait sans doute mieux mettre la poussière sous le tapis...
Mawlaymine, 4ème plus grande ville de Birmanie est en bord de rivière. Ici, on a trouvé des guesthouses à 15 euros à deux, mais ambiance cage à poule garantie, faut pas être claustrophobe je vous le dis. Qu'à cela ne tienne, on se loue une bécane (la première depuis 3 semaines et notre mésaventure de Koh Tao). Elle est manuelle, une grande première. Ici, pas de contrôle, pas d'arnaque, pas de confiscation de passeport, on se répète mais rien à voir avec leurs voisins. Qui sait, on en reparle dans 20 ans quand la Birmanie aura pris la même voie touristique que la Thailande, ce que je ne souhaite pas ! Nous verrons...
Nous parcourons la région pendant 2 jours, et montons à Hpa An. Incroyables paysages, ça me rappelle les grandes plaines du Burkina brûlées par le soleil, les pistes de terre, cette chaleur, les gens que nous croisons qui nous font leurs plus beaux sourires, c'est incroyable, on vient de prendre le voyage comme on le rêvait, un mélange de liberté de mouvement, d'authenticité et de rencontres.
Nous nous laissons porter. Au détour d'un chemin, nous tombons sur une grotte emplit de reliques bouddhiste, nous la parcourons. Cette dernière est remplit de chauve souris, elles chantent, piaillent, volent, j'en capte les sons. Au retour, c'est le calme envoutant de la barque au fil de l'eau qui nous portera jusqu'à notre point de départ.
Le soir, nous tombons sur un festival religieux aux pied d'un des plus célèbres temples de la région. Les stands de nourritures jouxtent les cafés et les magasins de vêtements. Nous demandons asile auprès des gardiens du temple, qui nous orientent vers un grand dortoir où logent les fidèles durant le festival.
On y va au culot, un grand sourire un bonjour général, et hop, nous voilà invité à manger, à l'aveugle, du riz, une sauce noir très pimentée, des légumes. Nous n'avons rien pour dormir. Ces gens nous fournissent une couverture pour deux. Nous dormirons à même le bois. Mais c'est sans compter sur un échange culturel génial, avec les mains pour communiquer. Entre coiffure et maquillage local, c'est très féminin et je regarde, j'apprécie ce moment où deux monde se rencontrent. Courte nuit, réveillés par les prières à 4h du matin, nous émergeons dans la difficulté. Un café, et ça repart.
A Hpa An, nous recroisons par le plus grand des hasards Salma, que nous avons quitté pour la dernière fois à Penang en Malaisie, c'est génial. De mon côté, je tombe malade, pas bien longtemps, mais la fièvre me joue des tours. Heureusement, une nuit de sommeil me remet d'aplomb et nous rentrons sur Mawlaymine. La nourriture Birmane me joue des tours. Charlotte va y passer aussi !
A la guesthouse, nous rencontrons Jonathan et Léa, auxquels nous nous joignons pour continuer l'aventure, direction, le Nord ! Pour l'instant, c'est une aventure humaine incroyable, on est presque déçu de ne pouvoir y rester que 3 semaines.
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