George Town - Le Taiko, entre musique et arts martiaux

Salut à tous ! 

Nous sommes arrivés sur l'île de Penang il y a maintenant 1 semaine pour le 28 janvier, date du commencement de la Nouvel Année pour la communauté chinoise de George Town, la capitale. Cette communauté représente presque 9 habitants sur 10 ici.

L'occasion de se rendre compte qu'il ne se passe pas grand chose le soir du réveillon, mais que les festivités s'étalent sur deux semaines, avec des événements culturels et folkroliques de premiers ordres. Nous décidons donc de rester 20 jours ici, afin de profiter des 2 semaines de festivités pour l'année du coq de feu et d'enchaîner sur Thaipusam, le festival le plus important et impressionnant de la communauté Tamoul d'Asie. Je rentrerai plus en détail sur ces deux moments une fois que l'ensemble des festivités sera passé ! 

En attendant, on profite de George Town, ville moyenne de 200 000 habitants au Nord Est de Penang, classée au patrimoine mondiale de l'Unesco. On a l'impression de se balader dans un décor de film, il y a plus de 40 000 maisons centenaires dans la vieille ville, ça ne circule pas beaucoup, tout se fait facilement à pied, et c'est le paradis du gourmet, avec toujours ces multiples influences à prix imbattables et où les églises, pagodes, mosquées et temples se tissent dans une étoffe multiculturelle dont nos pays feraient bien de s'inspirer ! C'est une ville qui pousse à la flânerie et à la nonchalance.

Nous prenons le temps de nous échapper dans le parc national de Penang, le plus petit du monde, à l'Ouest de l'île. Nous rencontrons un couple de Français vivant à Saigon avec qui nous partageons le même table le midi, nous les recroiserons au Viet Nam pour sûr ! 

Nous avions prévu de camper, la jungle du parc est magnifique, et cette dernière est assez vaste et dense pour s'y perdre. Et comme dans tout voyage, plus nous marchons, moins nous avons de touristes. Nous avions prévu de nous isoler, mais c'est sans compter sur l'oubli de la casserole de camping et l'absence de nourriture sur le site, les touristes...

Au détour d'une plage (Monkey beach), nous tombons sur le "Lazyboys Cafe", sorte de camps de Hippies au bord de l'eau tenu par une équipe multi-culturelle coupée du monde depuis quelques temps. L'ambiance nous plait. Il ont une tente disponible sur la plage et il y a à manger, le site est vraiment sympa. Les turcs, portugais, brésiliens, anglais, allemands, belges forment une famille temporaire, isolée du monde. On y passe trois jours, au bruit des vagues, à tout mettre en commun, à lire, beaucoup, et dormir, beaucoup.

Au moment de partir, j'ai la fâcheuse sensation d'avoir passé 3 jours dans ma bulle, isolé, loin de mon envie de rencontres habituelles. Je crois que je commence à être un peu blasé des Backpackers allemands et hollandais de 20 ans, qui malgré eux, sont assez froids et avec qui je n'arrive pas à trouver des sujets de discussions communs.

Encore une fois, l'Indonésie, et plus particulièrement Sumatra, par son voyage engagé et engageant, par son côté hors des sentiers battus, permettait de faire le tri, et les voyageurs rencontrés étaient passionnants et curieux, et avides de rencontres et de découvertes...

Depuis qu'on a mis les pieds sur le continent, le voyage est plus facile, et donc draine une population de touristes en tongs, qui écument les rues à backpackers et cherchent la bière la moins chère. Je me sens trop vieux pour ça, même si je ne résiste pas à la petite bière de fin de journée. J'ai hâte de replonger dans quelque chose de plus rustique et engagé. Ce ne sera sans doute pas en Thaïlande, notre prochaine étape mais sait-on jamais ?

Malgré tout, nous revenons sur Penang rechargés à bloc et plein d'énergie, assez pour affronter le grand festival culturel et folklorique qui se déroule dans l'ensemble de la vieille ville ce soir là. Il y a des dizaines d'animations culturelles et artistiques. On assiste à des représentations d'opéra chinois, des récitals de poésie ou de peintures, au milieu des odeurs de mets issus de toutes les provinces de Chine. Nous testons tout, et finissons par un luxuriant plat de spaghettis au Sanglier, ce qui n'a rien de chinois, mais qui nous est offert avec un verre de vin rouge par le tenancier Serbe d'un bar de la place... qui l'eut cru ! 

Tout ça pour en arriver au sujet de cet article, le Taiko. Ensemble de percussions asiatiques dont nous avons eu la chance d'entendre l'intensité.

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Taiko veut dire "tambour" en Japonais, bien que le mot vienne du chinois Taigu (littéralement "tambour le plus grand"). Les japonais utilise maintenant le terme de Wadaiko ("tambour japonais"), plus précis. Mais c'est Taiko qui est utilisé à l'étranger.

Le nom Taiko caractérise aujourd'hui un ensemble de percussions qui nous vient du Japon (on en trouve des traces au VIème siècle). Le Taiko s'est développé sous le patronage des grands temples bouddhistes du pays. Il diffère selon les régions du Japon dont ils accompagnent les cérémonies et autres manifestations populaires.

Mais ce n'est que très récemment, c'est à dire à partir des années 60 que le Wadaiko s'est véritablement répandu à travers le monde.

Il y a plusieurs approches à la pratique de ces percussions, une approche technique, une approche musicale ou encore une approche par le ressenti du corps et du bassin (tanden ou hara).

Ce qui rend la pratique de cette instrument original, c'est qu'il fait appel à un travail corporel exigeant tel qu'on le retrouve dans beaucoup de pratiques telles que les arts martiaux traditionnels. Faire le « bon son » demande un ancrage et une stabilité du bassin qui permet d'accéder à la souplesse, le silence intérieur et à la joie profonde que procure cette pratique.

C'est dans ce contexte que les joueurs de Taiko ont les jambes écartées en jouant, accentuant la stabilité. Ils poussent des cris, changent de percussions avec leurs voisins, accentuant leurs mouvements dans des positions issues des différents arts du corps asiatiques.

En ce sens, le Taiko peut être considéré, selon les sensibilités, comme une musique, un art martial, une méditation ou une danse. Chaque groupe développe généralement plus fortement l'un de ces aspects.

Toujours est-il que c'est impressionnant à voir en vrai, que ça à l'air très exigeant physiquement, à voir l'état d'essoufflement de certains à la fin du morceau, mais qu'une telle intensité ne laisse pas indifférent. 

Ce n'est d'ailleurs pas la seule chose que l'on ait entendue ce soir là, on vous en reparlera. 

Bonne écoute ! 

George Town - Le Taiko, entre musique et arts martiaux
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