Salut à tous, aujourd’hui, on quitte une ville érigée il y a 10 ans pour une autre, sortie de terre il y a de ça 1500 ans, Bagan.

Charlotte va mieux, elle déborde d’énergie et se remet à manger comme quatre, ça fait plaisir à voir. Au final, on aura passé 4 jours à Naypiydaw,  le rapport qualité prix de la chambre et son confort nous on fait comprendre que c’était un endroit propice pour reprendre des forces.

Direction donc la gare routière pour choper un bus pour Bagan, l’occasion pour nous de tomber sur l’immense marché de Myoma, ce qui nous donne une sensation étonnante.  Nous avons quitté la Birmanie un moment, dans l’aseptisation d’une chambre d’hôtel pour replonger de nouveau dedans, ses bruits, ses odeurs, ses sourires, ses étals et ses mets incongrus...

6 heures de route, de nuit, arrivés à Bagan à 01h00 du mat’, dans le coltard, la température a considérablement baissée. On chope les 2 seules motos taxi de la gare routière, pas trop le moyen de négocier vu qu'on a pas le choix, le taxi brousse local refusant de prendre 2 touristes. Toujours cette même organisation, la voie "touristique" qui est différente (et donc plus chère) que la voie "locale". Nous voilà en route, sur nos deux scooters, 25 minutes après, nous voilà arrivés, la guesthouse est top, on y est.

Bagan est la première capitale du royaume Birman, c'est aujourd'hui une vallée immense où trônent plus de 4000 temples et vestiges érigés entre le IXème et le XVIIIème siècle. Pour la parcourir, rien ne vaut le bon vieux scooter, qui ici est électrique, où comment coupler le micro geste pour la planète au silence que cela procure. 

On a passé 2 jours à sillonner la vallée, apprentis Indiana Jones, pris un plaisir immense à se perdre, à chercher le temple le plus perdu, en essayant de s'imaginer l'effervescence d'antant... le tout dans un calme religieux, à l'énergie toute particulière.

Au détour d'un chemin nous tombons sur un temple, à son pied, un vendeur de gongs et cloches birmanes nous donne un aperçu de la diversité sonore des instruments. De quoi rajouter encore plus de charme à l'ensemble.

C'est un des sites les plus touristiques de Birmanie, et pourtant, on peut pas dire que l'on se marche dessus.

Le levé de soleil sur la plaine de Bagan, avec le décollage de montgolfières dans le levant restera une image incroyable de ce voyage, le silence assourdissant d'un début de journée ponctué du bruit doux des flammes de ces magnifiques engins. Le soir même, on fait une entorse au règlement en s'enfilant la meilleure pizza du voyage, au feu de bois, à l'Italienne, câpres et anchois, des saveurs que je n'avais pas goûté depuis maintenant 5 mois, ça requinque.

Le lendemain, on prend le bus aux aurores, direction le lac Inle.

Le lac Inle, étendue d'eau au milieu d'une Birmanie aride et sèche, une enclave au rythme bien à lui, entre le ballet incessant des pirogues, le jardins flottants et les pêcheurs. Le lac Inle offre une image de la Birmanie on ne peut plus intrigante. Ses habitants possèdent leurs propres cultures, ancestrales et atypiques. Le tourisme est aussi très tolérable. Bien sûr, on retrouve les Mojitos à un euro, les Happys Hour et les agences de tours organisés, mais rien d'étouffant.

On demande à la sortie du bus à 2 backpackers présents si ils ont un hôtel à nous proposer, ils en ont un, le GoldStar Hotel. On négocie la chambre à 9 dollars la nuit, petit dej' inclus (et quel petit dej !).

Là on fait la connaissance d'un sacré personnage, Jeannot, on pourrait faire un article complet juste sur lui. 70 ans, backpackers, sac sur le dos (ça c'est pour tout ceux qui mettent trop d'excuses entre eux et leurs rêves, merci Max pour la phrase). Ancien joueur de football professionnel dans les années 70 puis éboueur, Jeannot, petite lunette ronde et crane dégarni ressemble à s'y méprendre à Gandhi, guide spirituel Indien. Cette ressemblance à fait de lui une star en Inde, et lui a valu des articles dans le Figaro, le Monde, des reportages sur M6 ou TF1, un destin énorme pour une personne avec un coeur gros ! 

Nous sillonnons la région pendant 2 jours, d'abord en vélo. De quoi s'imprégner de l'ambiance du lac et de son environnement, son calme, son rythme lancinant. Sous un soleil radieux et une température idéale, nous en profitons pour nous arrêter à l'un des vignobles du coin, de quoi regoûter au pinard après quelques mois de sevrage. Le Vin Birman, original, pas fou, mais le cadre vaut le détour, des ceps de vignes au milieu de la Birmanie, on prend ! 

Nous décidons de parcourir le lac en pirogue, on assiste alors au Balbutiement du tourisme de masse en Birmanie, pirogues à la queue leu leu, pêcheurs (qui n'en sont pas vraiment) prenant la pose à ton passage et échoppes à l'authenticité douteuse, cette sortie ne restera pas gravée dans les annales. Décidément, les tours organisés c'est pas notre truc...

Le Lac Inle vaut néanmoins le détour, pour cette vie autour, ces gens, ces traditions, le vélo étant le meilleur moyen de le parcourir finalement.

Voilà, la Birmanie, c'est la fin, on va passer deux jour sur Yangon (Rangoon), puis direction le pays de la soupe Phô, le VietNam, où nous retrouvons Christo et Lili, nos potes de Calédonie.